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Le crabier blanc

Il est difficile de faire la distinction entre le Crabier blanc à calotte très blanc et le Crabier chevelu caractérisé par une calotte striée, qui sont riverains. Pour la plupart des Malgaches, une héronnière ne renferme que des hérons qu’on confond toujours aux hérons garde-bœufs.

Pendant la reproduction, les plumes de tout le corps du Crabier blanc sont blanches mais en phase intermédiaire elles sont marrons pâles ou plus ou moins tachetées comme couvertes de boue. Le bec est bleu portant une pointe noire. Les pattes sont rosâtres.
Extérieurement, on ne peut pas distinguer le mâle de la femelle.

Le Crabier blanc fréquente les zones vaseuses peu profondes des lacs, des rivières, des rizières, des marécages à végétation ou un peu boisés (Kushlan and Hancock 2005) et voire même des mangroves. Son aire de distribution comprend : les hauts plateaux, les régions Centre Ouest (Antsohihy, Ankarafantsika, Marovoay, Soalala), les régions Sud-Ouest (Complexes des zones humides aux environs de Morombe) et la région Est (Tsitongambarika de Taolagnaro).

LA REPRODUCTION
Comme toutes les espèces d’Ardeidae, le Crabier blanc niche en colonie avec les autres espèces dans des héronnières comme à Alarobia et au Parc de Tsimbazaza.
Son nid peut être observé de novembre jusqu’au mois de Février, il est fait de branchages divers déposés en coupe sous les feuilles d’arbres, et contient 3 à 4 œufs de couleur bleu très pâle. Le nid est placé de 0,5m à 4m du sol (delHoyo et al. 1992). L’incubation dure environ15 à 20 jours et les jeunes peuvent se nourrir seuls à partir de 4 semaines (Kushlan and Hancock 2005).

LE REGIME
Le Crabier blanc se nourrit de petits poissons, de batraciens, de petits reptiles incluant les skinks (Scincidae) and geckos (Gekkonidae) selon Kushlan and Hancock (2005), aussi de petits invertébrés et d’insectes divers.

UNE ESPECE MIGRATRICE EN DANGER QUI MERITE D’ETRE PROTEGEE
Depuis les années 1940, cette espèce est connue comme une espèce qui migre de Madagascar vers l’Afrique et les Îles de l’Océan Indien. On le trouve au Burundi, Comores, Congo, Kenya, Madagascar, Malawi, Mayotte Mozambique, île de la Réunion, Rwanda, Seychelles, Tanzanie, Ouganda, Zambie, Zimbabwe. Les populations de cette espèce qui viennent nidifier à Madagascar arrivent vers la fin d’Octobre et repartent vers le mois d’Avril. La reproduction a lieu de Novembre à Mars (delHoyo et al. 1992).
Les jeunes retardataires qui n’arrivent pas à suivre le groupe lors des migrations restent à Madagascar et on les trouve en forage solitaire dans certaines zones plus calmes à l’Ouest de Madagascar (Julien Ramanampamonjy).

Victime de toutes formes de menaces :

  1. destruction des habitats naturels originels et des zones marécageuses comme les marécages d’Antananarivo ou des mangroves des sites de nidifications pour diverses utilités humaines comme les cultures de riz, constructions d’habitats humains,
  2. chasses, piégeages et braconnages durant la période de reproduction,
    elle est classée par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature ou UICN parmi les espèces menacées, en danger à Madagascar depuis 2004 (UICN liste rouge 2012).

EST-CE QU’ON PEUT TOUJOURS ESPÉRER SA CONSERVATION ?
La population restante est estimée à 2,000 à 6,000 individus à Madagascar (Delany and Scott 2002), 20 à 50 couples à Aldabra en 2001 (Ndang’ang’a and Sande 2008), 100 couples en 1970 à Seychelles (Benson and Penny 1971),10 à 20 couples à Mayotte en 2007 (Ndang’ang’a and Sande 2008) et 15 couples à l’île Europa ([Ndang’ang’a and Sande 2008).

Madagascar a ratifié la Convention Ramsar qui devrait accroître les efforts sur priorités à la conservation des zones humides (R. Safford in litt. 2003).
Les actions de conservation proposées sont :

  • suivis continus des tailles des populations de cette espèce.
  • étude écologique pour confirmer les causes de déclin.
  • recherches plus approfondies sur les impacts et les causes d’hybridation avec Ardeolaralloides , Crabier chevelu.
  • localiser et protéger les aires de nidifications connues par des législations nationales.
  • réduire les pressions d’exploitations par des campagnes de sensibilisation des riverains et du public qui visitent ces sites touristiques.
  • régulariser les accès aux sites de reproduction pendant les saisons de reproduction incluant les contrôles communautaires.
  • éviter ou prévenir des développements qui réduisent les sites de reproduction.

Le PBZT joue un grand rôle dans la conservation des espèces menacées par sa reproduction en captivité. Il constitue une vitrine de la biodiversité pour faire connaître au public l’importance de notre patrimoine naturel et leur montrer combien il est fascinant.

La Héronnière renferme, à chaque période de reproduction, parmi les dix espèces présentes, quelques nids de Crabiers blancs.
En Novembre 2013, on a constaté la présence de deux nids actifs qu’il faut vraiment protéger.

Le PBZT devrait, par les efforts des curateurs, des soigneurs et surtout des gardiens, renforcer les actions de protection de la Héronnière considérée comme site de conservation.
Des vérifications par des comptages périodiques et inopinés ont fait l’objet de programme de la division Oiseaux depuis plus de quinze ans.
Il est fortement recommandé aux publics visitant le parc de ne pas perturber, ni jeter des pierres, ni braconner les nids qui se trouvent le long des circuits.